Le vêtement, entre apparences & circonstances

1. Pièces de cuir, tissu ou tricot (le tissu étant tissé, le tricot tricoté) coupées, assemblées et cousues entre elles, le vêtement sert à l’habillement ; l’habit, lui, n’est qu’un type de vêtement (songez aux habits du dimanche). Cette fonction consiste à couvrir et recouvrir le corps, c’est-à-dire à le garder des intempéries et agressions d’une part, à le dérober à la vue des autres personnes d’autre part.

2. L’« Ensemble des vêtements et pièces d’habillement à l’usage d’une personne » s’appelle la garde-robe1Dictionnaire de l’Académie française, 9e éd., Garde-robe, 1. — notion remise au goût du jour avec l’apparition récente du concept de garde-robe capsule : « […] dressing minimaliste, fait de pièces tendances et intemporelles, qui s’associent parfaitement les unes aux autres. »2« Cette technique permet d’avoir toujours des tenues cohérentes avec son style vestimentaire et de pouvoir twister [combiner] différentes tenues avec très peu de pièces. Au delà d’un style vestimentaire, la capsule wardrobe est aussi un style de vie. Une manière de consommer plus responsable. » (Lætitia, « 6 conseils et astuces pour créer une capsule wardrobe », Mes Habits Chéris [en ligne], 8 déc. 2020).

3. Pour le plaisir, citons diverses pièces qui ressortissent à différentes époques et cultures : la redingote, le pantalon, le gilet, la chemise, la culotte, la veste, le manteau, le gant, le foulard, la chaussette, le bas, le bonnet, la liquette, la tunique, la blouse, la robe, le sarouel, l’imperméable, le caban, le pull-over, le t-shirt, le chandail, le maillot, le corset, le soutien-gorge.

4. On pourrait y ajouter toutes les chaussures inventées au fil des siècles : la sandale, la bottine, le soulier, le mocassin, le brodequin, la cothurne, le godillot, etc. On n’en sortirait pas. Le lecteur n’a qu’à ouvrir son placard à chaussures. Il sera surpris d’y trouver tant de modèles, dans des états probablement hétéroclites.

5. Si ce propos sur le vêtement (l’autrice aurait préféré le terme de costume mais le mot a vieilli dans son sens générique ; on pense désormais au « Vêtement de ville masculin, comportant veston, pantalon et, souvent, gilet d’un même tissu »3Dictionnaire de l’Académie française, 9e éd., Costume, 5.), si le vêtement est abordé sous le double sceau des apparences et des circonstances, c’est qu’il y avait lieu d’insister sur la dimension sociale de l’habillement, devenue prépondérante sur sa fonction concrète.

1. Les apparences

6. Si souvent impérieuses dans l’existence, les circonstances s’entendent des « Particularité[s] qui accompagne[nt] et distingue[nt] un fait, une situation » ; étymologiquement, elles se tiennent aux alentours, c’est-à-dire qu’elles entourent, elles contextualisent, dit-on aujourd’hui.

7. Les circonstances modifient les paramètres d’ensemble, en somme elles ajoutent des éléments dont il faut tenir compte4« […] le vêtement est, en quelque sorte, le corps du corps, et il donne une idée des dispositions de l’esprit. Cependant, on ne peut l’assujettir à des règles fixes, puisque tout le monde n’a pas même richesse, même rang ; que ce qui est convenable ou non diffère suivant les pays ; enfin que les goûts n’ont pas toujours été les mêmes dans tous les temps. » (ÉRASME, La Civilité puérile, 1530, Paris, éd. Liseux [1877], chap. 2, p. 43).. Au reste, c’est bien la diversité des activités qui permet la variété des vêtements5« Car enfin si l’on chasse pour tirer des oiseaux, l’on chasse également pour s’habiller en chasseur, avouons-le, et convenons que là comme ailleurs il importe de donner les marques d’une fantaisie de bon aloi. » (Roger BOUTET DE MONVEL, « Chasse à tir », Gazette du bon ton. Arts, modes & frivolités, 1912, n° 1, pp. 13-16, spéc. p. 14). et fut un temps où le gant du dandy annonçait le lieu où il se rendait6« Un dandy vous dit sans parler qu’il monte à cheval ou qu’il va conduire son tandem ; qu’il est en cours de visite ; qu’il doit assister à un mariage ; qu’il se rend chez un ambassadeur, chez une lingère, au théâtre. Vous voyez ses gants, et vous concluez. » (Vicomte DE MARENNES (pseudo. d’Eugène Chapuis), Manuel de la femme et de l’homme comme il faut, 1855, Paris, éd. Librairie nouvelle, p. 70)..

8. S’agissant du costume, les circonstances s’entendent très précisément de huit conditions (l’autrice a opéré de savants calculs pour instruire sa lectrice) : le lieu et le moment7« L’habillement est gouverné par trois lois : celle de l’âge, celle de l’heure et celle de la circonstance. » (Edmonde CHARLES-ROUX, Guide du savoir-vivre, 1965, Paris, éd. Grasset, Habillement, p. 89)., la météo et l’action, l’âge8« L’âge doit aussi guider le choix de la mise. La jeune fille doit être plus modeste qu’une femme mariée, et une femme qui a vu les premières rides sillonner ses tempes devra s’abstenir de se parer en jeune fille. Cela se voit très souvent, malgré le ridicule et les brocards que cela excite. » (Paul BURANI, Guide-manuel de la civilité française, 1879, Paris, éd. Le Bailly, p. 101). et le sexe, le revenu et le statut social9« Aujourd’hui encore, et bien qu’ils s’habillent de leur mieux afin de passer inaperçus, on reconnaît les paysans endimanchés à leur vêtement de mauvaise coupe, acheté à bas prix dans un magasin de confection. » (Pierre BOURDIEU, « Célibat et condition paysanne », Études rurales, 1962, n° 5-6, pp. 32-135, spéc. p. 95). (autrefois le rang10« Je vous enverrai par la première occasion deux chapeaux de paille que j’ai reçus d’Italie l’année dernière. Je vous prie de m’en faire arranger un avec des rubans, à la mode mais toujours dans le style le plus simple et un peu sévère ainsi qu’il convient à mon rang, à mon âge et à ma dignité personnelle comme dit mon frère le jobard. » (George SAND, Lettre à Mme Gondoüin Saint-Agnan, le 23 mars 1830, à Nohant, dans Correspondance par Lubin, Tome 1, 1964, Paris, éd. Garnier, p. 618).).

9. Chacun sait, en effet, qu’on ne s’habille pas de la même façon selon qu’il pleut ou qu’il fait beau, qu’on va travailler ou bien faire du sport, qu’on est encore jeune ou déjà un peu âgé.

10. Si les codes vestimentaires se sont beaucoup assouplis au milieu du XXe siècle (la lecture des manuels de savoir-vivre des époques antérieures surprend par le nombre et la complexité des prescriptions et contraintes), on s’habille toujours en fonction de la mode ou, à défaut, en fonction des usages11« Suivant ses moyens et son rang, selon le pays et la coutume, on doit tenir à la propreté du vêtement ; il ne faut se faire remarquer ni par le débraillé, ni par une élégance indiquant le faste et la mollesse. » (ÉRASME, La Civilité puérile, 1530, Paris, éd. Liseux [1877], chap. 2, p. 47). puisqu’il n’est guère de situation sociale qui requiert (ni tolère) aujourd’hui le port de la crinoline.

11. Comme souvent, on doit considérer les ressources dont on dispose (se ruiner en nippes est absurde12« À ce propos, rappelons que le premier devoir d’une femme est de proportionner toujours les dépenses de sa toilette à ses revenus. Il est ridicule et frivole d’afficher une mise au-dessus de ses moyens : on doit organiser son budget d’après ses ressources et ne s’accorder que le nécessaire si l’on n’est pas en mesure de se donner le superflu. » (Comtesse DE MAGALLON, Le guide mondain. Art moderne du savoir-vivre, 1910, Paris, éd. Larousse, p. 7).) et parfois, l’on se trouve réduit à porter les anciens vêtements de gens qu’on ne connaît pas13« Ils avaient tous des pantalons de toile et les pieds nus dans des sabots. Le reste du costume était à la fantaisie de la misère. Leurs accoutrements étaient hideusement disparates ; rien n’est plus funèbre que l’arlequin des guenilles. Feutres défoncés, casquettes goudronnées, d’affreux bonnets de laine, et, près du bourgeron, l’habit noir crevé aux coudes ; plusieurs avaient des chapeaux de femme ; d’autres étaient coiffés d’un panier ; on voyait des poitrines velues, et à travers les déchirures des vêtements on distinguait des tatouages ; des temples de l’amour, des cœurs enflammés, des Cupidons. On apercevait aussi des dartres et des rougeurs malsaines. » (Victor HUGO, Les Misérables, Tome 7, 1862, Paris, éd. Pagnerre, p. 210). — l’emprunt est préférable à la nudité. D’autres, pas forcément très riches, aiment à mettre leurs plus beaux vêtements en toutes occasions14« Porte tes habits de fête en tout temps, n’oublie pas de te parfumer la tête. » (La Bible, Ancien Testament, L’Ecclésiaste, chap. 9, verset 8, trad. officielle liturgique).. Mieux vaut être trop habillé que pas assez.

12. La commodité (être à l’aise) est de règle dans la plupart des circonstances de la vie courante15« […] la première loi de qui veut avoir la mode est d’inventer les formes d’habits à la fois les plus élégantes et les plus commodes. » (Eugène RONTEIX, Manuel du Fashionable, 1829, Paris, éd. Audot, p. 47). (le travail, le sport, le ménage) ; certains impératifs peuvent nécessiter une tenue plus habillée16« Qu’une tenue de travail soit, dans la mesure du possible, réservée au travail, est-ce si difficile à admettre ? » (Edmonde CHARLES-ROUX, Guide du savoir-vivre, 1965, Paris, éd. Grasset, Habillement, p. 89). (un mariage, une soutenance de thèse et, bien sûr, un bal17« On invite à un bal au moins quinze jours d’avance. Il faut bien ce temps à une femme pour préparer, combiner sa toilette, aujourd’hui que tout est si compliqué dans l’ajustement. » (Baronne STAFFE, Usages du monde. Règles du savoir-vivre dans la société moderne, 24e éd., 1891, Paris, éd. Victor-Havard, p. 338).).

13. Car s’il est certain que rien n’égale le confort des vieux vêtements18« Pourquoi ne l’avoir pas gardée [sa vieille robe de chambre] ? Elle était faite à moi ; j’étais fait à elle. Elle moulait tous les plis de mon corps sans le gêner ; j’étais pittoresque et beau. L’autre, raide, empesée, me mannequine. Il n’y avait aucun besoin auquel sa complaisance ne se prêtât ; car l’indigence est presque toujours officieuse. Un livre était-il couvert de poussière, un de ses pans s’offrait à l’essuyer. L’encre épaissie refusait-elle de couler de ma plume, elle présentait le flanc. On y voyait tracés en longues raies noires les fréquents services qu’elle m’avait rendus. Ces longues raies annonçaient le littérateur, l’écrivain, l’homme qui travaille. À présent, j’ai l’air d’un riche fainéant ; on [ne] sait qui je suis. » (Denis DIDEROT, Regrets sur ma vieille robe de chambre, 1772, Paris, aux dépens des éditeurs de l’Encyclopédie, pp. 5-6). (qu’on portera de préférence pour accomplir d’éventuels travaux salissants19« Sous son abri, je ne redoutais ni la maladresse d’un valet, ni la mienne, ni les éclats du feu, ni la chute de l’eau. J’étais le maître absolu de ma vieille robe de chambre ; je suis devenu l’esclave de la nouvelle. » (Denis DIDEROT, Regrets sur ma vieille robe de chambre, 1772, Paris, aux dépens des éditeurs de l’Encyclopédie, p. 6).), il est des situations où l’apparat l’emporte sur toute autre considération — c’est la fameuse tenue correcte exigée20« Short : strictement réservé à la plage, au bateau, au camping. Faire du tourisme, visiter une ville, s’asseoir au café dans cette tenue est indigne de tout occidental civilisé. » (Edmonde CHARLES-ROUX, Guide du savoir-vivre, 1965, Paris, éd. Grasset, Short, p. 185)..

14. Mais même en cette hypothèse, l’âge et le sexe présideront au choix de la toilette : il est d’usage qu’hormis les ecclésiastiques, les hommes ne portent pas de robe ; il est tout aussi entendu qu’une vieille dame ne saurait s’autoriser les fantaisies d’une jeune femme21« Je vous recommande surtout d’assortir votre toilette à votre âge, car rien n’est plus ridicule qu’une femme de cinquante ans mise comme une jeune personne, si ce n’est une jeune fille habillée comme une vieille femme. » (Louis VERARDI (pseudo. de Pierre Boitard), Manuel du bon ton et de la politesse française. Nouveau guide pour se conduire dans le monde, 1883, Paris, éd. Passard, p. 100). — en s’habillant comme les jeunes gens, on ne se rajeunit pas22« Certaines femmes s’imaginent qu’elles se rajeunissent beaucoup en adoptant la manière de s’habiller des jeunes personnes. » (Vicomte DE MARENNES (pseudo. d’Eugène Chapuis), Manuel de la femme et de l’homme comme il faut, 1855, Paris, éd. Librairie nouvelle, pp. 63-64)., on se ridiculise plutôt.

15. On résumera ce qui précède en un principe unique : en toutes circonstances, il convient de porter une tenue en rapport avec la place qu’on occupe dans la société23« La parure de la femme et le vêtement de l’homme doivent toujours être en harmonie avec la position, le rang, la fortune. / Trop de simplicité peut faire accuser d’avarice. / Trop de luxe peut faire taxer d’imprévoyance ou de sotte vanité. » (Paul BURANI, Guide-manuel de la civilité française, 1879, Paris, éd. Le Bailly, p. 101)..

16. Ainsi le vêtement constitue-t-il une attente sociale ; témoins les débats houleux qui ont agité l’Assemblée Nationale sur le code vestimentaire des députés24« La tenue vestimentaire adoptée par les députés dans l’hémicycle doit être neutre et en adéquation avec la solennité des lieux. À ce titre, elle doit rester convenable et non détendue ni, a fortiori, négligée. Est ainsi, par exemple, prohibé le port du short ou du bermuda. Pour les hommes, le port de la veste est obligatoire, celui de la cravate recommandé. / La tenue vestimentaire ne saurait être, par ailleurs, le prétexte à la manifestation de l’expression d’une quelconque opinion : est ainsi notamment prohibé le port de tout signe religieux ostensible, d’un uniforme, de logos ou messages commerciaux ou de slogans de nature politique. » (Instruction générale du bureau de l’Assemblée Nationale, article 9 (Tenue en séance), modifié le 9 nov. 2022).. L’habit comme expression d’une appartenance sociale, avec cependant chez beaucoup d’hommes, un laisser-aller que les femmes ne se permettent pas pour d’évidentes raisons de prudence.

2. Les circonstances

17. L’étude des circonstances a naturellement introduit quelques considérations relatives aux apparences, les deux n’ayant été distinguées que pour l’intelligibilité du propos. Pareillement employées au pluriel, l’une et l’autre influencent le costume, les premières par la nécessité, les secondes par la futilité.

18. Si l’autrice a fait mention du pluriel, c’est que le mot apparence prend alors un sens différent. L’apparence est le simple « Aspect sous lequel se présente un être »25Dictionnaire de l’Académie française, 9e éd., Apparence, 1. ; les apparences — celles qui sont trompeuses, auxquelles il ne faut pas se fier mais que, malgré tout, on s’efforce de sauver — s’entendent de « Ce qui paraît extérieurement mais n’est pas conforme à la réalité ou permet de la masquer. »26Dictionnaire de l’Académie française, 9e éd., Apparence, 2.

19. Ajoutons cette troisième signification de l’apparence comme « Désir de briller, de paraître ; [comme] image flatteuse que l’on cherche à donner de soi »27Dictionnaire de l’Académie française, 9e éd., Apparence, 3. et le tableau sera complet.

20. Aspect (la présentation de soi), masque (la dissimulation de soi) et désir (la valorisation de soi) : trois intentions dont témoigne l’habillement et qui permettent d’envisager le vêtement en tant qu’image de soi — image réelle, enjolivée ou fantasmée.

21. Que dit le costume ? Et que peut-il exprimer en lieu et place de son propriétaire ? De la tenue vestimentaire comme un langage, comme expression et manifestation de la personnalité28« […] dans le costume, on imprime un cachet de gravité ou de légèreté en mettant plus ou moins d’ornements et d’ampleur, soit aux pieds, soit à la tête. / C’est d’après ce principe que la robe magistrale, que le manteau royal furent toujours vastes, amples et traînants. » (Vicomte DE MARENNES (pseudo. d’Eugène Chapuis), Manuel de la femme et de l’homme comme il faut, 1855, Paris, éd. Librairie nouvelle, p. 50)., à rebours de l’uniforme qui uniformise et lisse les singularités29« Potentiellement, le costume est lourd de signification, dans sa forme, sa couleur ou ses ornements. C’est pourquoi, dans la grande tradition de l’utopie, certains révolutionnaires rêv[ai]ent d’imposer un habit uniforme aux enfants, et à terme, pourquoi pas, à tous les citoyens. » (Frédéric ROUVILLOIS, Histoire de la Politesse de 1789 à nos jours, 2008, Paris, éd. Flammarion, coll. Champs histoire, p. 47)..

22. Aussi sobre soit-elle, toute pièce vestimentaire renseigne sur un contexte culturel, un mode de vie, une esthétique sociale30« L’habillement est un langage, l’origine du fil, la forme des pièces, les couleurs du tissage sont expressives. » (Corina COMBET-GALLAND, « Heureux ceux qui sont nus. Petite éthique du vêtir et du dénuder », Revue d’éthique et de théologie morale, 2008/4, n°252, pp. 9-27, spéc. p. 16).. Mais les comparaisons se faisant généralement au sein d’une même société, les informations qui relèvent de l’évidence ne sont tout simplement pas remarquées.

23. Autrement dit, l’observateur ne s’attache qu’aux détails significatifs, ceux qui distinguent parmi une foule ou qui associent à un groupe (les uniformes notamment).

24. La propreté du linge en dit long sur l’hygiène de son possesseur31« On doit donc se précautionner contre les taches, et ne pas exposer ses habits à être souillés faute de les porter avec attention. » (ANONYME, Petite civilité chrétienne ou Règles de la bienséance, 1834, Paris, éd. Hachette, Didot & Dupont, p. 32). : tout dans le vêtement est caractéristique, jusqu’à la moindre bagatelle32« Le costume est tellement caractéristique, que jusqu’aux détails qui le composent sont devenus emblématiques. De là le langage des fleurs et celui qu’on prête aux couleurs. » (Vicomte DE MARENNES (pseudo. d’Eugène Chapuis), Manuel de la femme et de l’homme comme il faut, 1855, Paris, éd. Librairie nouvelle, p. 57). (faire ses lacets ou les rentrer dans ses chaussures, fermer son polo jusqu’en haut ou laisser ouvert le premier bouton, porter une ceinture ou ne pas en mettre).

25. La signification des pièces et accessoires — ici l’exemple de la ceinture33« Nos abbés, nos religieux, nos moines, nos chanoinesses ont conservé la mode de se ceindre les reins ; mais on est loin de penser aujourd’hui que la ceinture oblige à l’abstinence ; il faut qu’on en ait une idée bien contraire, puisque toutes les dames ont une ceinture pour se parer. » (François-Amédée DOPPET, Traité du fouet, 1788, [pas d’éditeur], p. 42). — peut varier selon les époques, les lieux et les personnes ; toujours ils signifient quelque chose, dans une association intuitivement reçue entre vêtement et caractère34« Le costume exprime tour à tour la richesse, la prétention, la coquetterie, l’austérité, la modestie, c’est-à-dire qu’il a son caractère. » (Vicomte DE MARENNES (pseudo. d’Eugène Chapuis), Manuel de la femme et de l’homme comme il faut, 1855, Paris, éd. Librairie nouvelle, pp. 49-50)..

26. Il est vrai que l’allure et la tenue imposent le respect, que la considération passe aussi par le costume35« L’habit ne fait pas le moine… c’est vrai ; mais il le fait respecter. » (Paul BURANI, Guide-manuel de la civilité française, 1879, Paris, éd. Le Bailly, p. 97). : la noblesse du style promet quelques beaux succès36« L’habit, je l’ai dit ailleurs, ressemble à la tragédie classique : on n’y triomphe que par la noblesse du style et la profondeur des sentiments. » (Jacques BOULENGER, « Les manteaux », Gazette du bon ton. Arts, modes & frivolités, 1913, Tome 2, pp. 365-368, spéc. pp. 365-366)., professionnels ou amoureux. Si l’on entend maîtriser son image, le plus sûr est encore de mépriser les modes excentriques37« Jamais un homme de bon sens ne se fait remarquer par l’excentricité de son costume. » (Louis VERARDI (pseudo. de Pierre Boitard), Manuel du bon ton et de la politesse française. Nouveau guide pour se conduire dans le monde, 1883, Paris, éd. Passard, p. 95). et d’adopter les usages reçus38« Les vêtements doivent être conformes au goût du plus grand nombre. Sans se rendre esclave des modes du jour et sans les rejeter avec dédain, on doit les suivre de loin et se mettre selon son état [s’habiller selon ses moyens et son statut], sans recherche et sans affectation. » (Abel GOUJON, Manuel de l’homme du bon ton ou Cérémonial de la bonne société, 1821, Paris, éd. Audin & Parmantier, p. 27)..

27. À cet égard, l’autrice souligne l’importance de la chaussure — qui peut parfaire aussi bien que ruiner une tenue39« Soyez toujours parfaitement chaussée. Dans le [grand] monde on peut transiger sur beaucoup d’objets de parure, mais jamais sur la propreté de la chaussure. / La femme la plus élégamment mise ressemblera toujours à une souillon si elle est mal chaussée. » (Louis VERARDI (pseudo. de Pierre Boitard), Manuel du bon ton et de la politesse française. Nouveau guide pour se conduire dans le monde, 1883, Paris, éd. Passard, p. 98). —, également la nécessité d’ajuster sa toilette avant de sortir40« Avant de quitter notre chambre, nous nous assurerons que rien ne manque à notre toilette, que tout y est dans l’ordre le plus parfait, et une fois dehors, nous ne nous occuperons ni de nos vêtements, ni de notre coiffure. » (Mme DE NOGENT, Catéchisme du bon ton et des usages du monde, 1886, Paris, éd. Fetscherin & Chuit, p. 68)..

28. La mystification vestimentaire trouve cependant ses limites quand le costume détonne par rapport au comportement général — l’éducation ne se mesure pas uniquement à la complète connaissance des nœuds de cravate ou des modèles de boutons de manchette (tête pivotante, chaînette, charnière, etc.).

29. Richement attifé, le parvenu n’en sera que plus vulgaire lorsqu’il mangera salement ou reniflera sans cesse. Le costume ne saurait dissimuler la maladresse, l’inculture, l’arrivisme ; le port du nœud-papillon ne fera guère plus passer l’écrivailleur pour un grand écrivain41« La coupe et la couleur des vêtements, l’équilibre du corps, la façon de marcher, tout peut servir à la manifestation d’une personnalité artistique. » (Okakura KAKUZO, Le Livre du Thé, 1906, Paris, éd. André Delpeuch [1927], pp. 149-150)..

30. Inversement, le conformisme de la mise n’indique pas nécessairement un caractère bonasse ou moutonnier42« Car il ne faut pas croire que ces toilettes d’enfant sage et ces airs réservés, qui touchent, sur ces documents anciens, comme des grâces d’un autre âge, aient impliqué fadeur ou raideur. Contrairement à ce que certains croient, le conformisme du vêtement n’entraîne pas celui du cœur, il s’en faut ! Jeanne au bracelet d’argent était, je le sais, beaucoup plus rebelle, et audacieuse, et passionnée, que sont nos filles en blue-jeans. Son petit tablier à carreaux ne l’a pas empêchée de se montrer inflexible, ni ses yeux joliment baissés de cacher une ardeur secrète. » (Jacqueline DE ROMILLY, Jeanne, 2011, Paris, éd. de Fallois, p. 12). ; d’ailleurs, une forte personnalité n’éprouve aucun besoin de se distinguer par la tenue : elle se sait suffisamment consistante pour briller par elle-même.

Références

— Articles

— Ouvrages

— Savoir-vivre

Illustrations

  • 1
    Dictionnaire de l’Académie française, 9e éd., Garde-robe, 1.
  • 2
    « Cette technique permet d’avoir toujours des tenues cohérentes avec son style vestimentaire et de pouvoir twister [combiner] différentes tenues avec très peu de pièces. Au delà d’un style vestimentaire, la capsule wardrobe est aussi un style de vie. Une manière de consommer plus responsable. » (Lætitia, « 6 conseils et astuces pour créer une capsule wardrobe », Mes Habits Chéris [en ligne], 8 déc. 2020).
  • 3
    Dictionnaire de l’Académie française, 9e éd., Costume, 5.
  • 4
    « […] le vêtement est, en quelque sorte, le corps du corps, et il donne une idée des dispositions de l’esprit. Cependant, on ne peut l’assujettir à des règles fixes, puisque tout le monde n’a pas même richesse, même rang ; que ce qui est convenable ou non diffère suivant les pays ; enfin que les goûts n’ont pas toujours été les mêmes dans tous les temps. » (ÉRASME, La Civilité puérile, 1530, Paris, éd. Liseux [1877], chap. 2, p. 43).
  • 5
    « Car enfin si l’on chasse pour tirer des oiseaux, l’on chasse également pour s’habiller en chasseur, avouons-le, et convenons que là comme ailleurs il importe de donner les marques d’une fantaisie de bon aloi. » (Roger BOUTET DE MONVEL, « Chasse à tir », Gazette du bon ton. Arts, modes & frivolités, 1912, n° 1, pp. 13-16, spéc. p. 14).
  • 6
    « Un dandy vous dit sans parler qu’il monte à cheval ou qu’il va conduire son tandem ; qu’il est en cours de visite ; qu’il doit assister à un mariage ; qu’il se rend chez un ambassadeur, chez une lingère, au théâtre. Vous voyez ses gants, et vous concluez. » (Vicomte DE MARENNES (pseudo. d’Eugène Chapuis), Manuel de la femme et de l’homme comme il faut, 1855, Paris, éd. Librairie nouvelle, p. 70).
  • 7
    « L’habillement est gouverné par trois lois : celle de l’âge, celle de l’heure et celle de la circonstance. » (Edmonde CHARLES-ROUX, Guide du savoir-vivre, 1965, Paris, éd. Grasset, Habillement, p. 89).
  • 8
    « L’âge doit aussi guider le choix de la mise. La jeune fille doit être plus modeste qu’une femme mariée, et une femme qui a vu les premières rides sillonner ses tempes devra s’abstenir de se parer en jeune fille. Cela se voit très souvent, malgré le ridicule et les brocards que cela excite. » (Paul BURANI, Guide-manuel de la civilité française, 1879, Paris, éd. Le Bailly, p. 101).
  • 9
    « Aujourd’hui encore, et bien qu’ils s’habillent de leur mieux afin de passer inaperçus, on reconnaît les paysans endimanchés à leur vêtement de mauvaise coupe, acheté à bas prix dans un magasin de confection. » (Pierre BOURDIEU, « Célibat et condition paysanne », Études rurales, 1962, n° 5-6, pp. 32-135, spéc. p. 95).
  • 10
    « Je vous enverrai par la première occasion deux chapeaux de paille que j’ai reçus d’Italie l’année dernière. Je vous prie de m’en faire arranger un avec des rubans, à la mode mais toujours dans le style le plus simple et un peu sévère ainsi qu’il convient à mon rang, à mon âge et à ma dignité personnelle comme dit mon frère le jobard. » (George SAND, Lettre à Mme Gondoüin Saint-Agnan, le 23 mars 1830, à Nohant, dans Correspondance par Lubin, Tome 1, 1964, Paris, éd. Garnier, p. 618).
  • 11
    « Suivant ses moyens et son rang, selon le pays et la coutume, on doit tenir à la propreté du vêtement ; il ne faut se faire remarquer ni par le débraillé, ni par une élégance indiquant le faste et la mollesse. » (ÉRASME, La Civilité puérile, 1530, Paris, éd. Liseux [1877], chap. 2, p. 47).
  • 12
    « À ce propos, rappelons que le premier devoir d’une femme est de proportionner toujours les dépenses de sa toilette à ses revenus. Il est ridicule et frivole d’afficher une mise au-dessus de ses moyens : on doit organiser son budget d’après ses ressources et ne s’accorder que le nécessaire si l’on n’est pas en mesure de se donner le superflu. » (Comtesse DE MAGALLON, Le guide mondain. Art moderne du savoir-vivre, 1910, Paris, éd. Larousse, p. 7).
  • 13
    « Ils avaient tous des pantalons de toile et les pieds nus dans des sabots. Le reste du costume était à la fantaisie de la misère. Leurs accoutrements étaient hideusement disparates ; rien n’est plus funèbre que l’arlequin des guenilles. Feutres défoncés, casquettes goudronnées, d’affreux bonnets de laine, et, près du bourgeron, l’habit noir crevé aux coudes ; plusieurs avaient des chapeaux de femme ; d’autres étaient coiffés d’un panier ; on voyait des poitrines velues, et à travers les déchirures des vêtements on distinguait des tatouages ; des temples de l’amour, des cœurs enflammés, des Cupidons. On apercevait aussi des dartres et des rougeurs malsaines. » (Victor HUGO, Les Misérables, Tome 7, 1862, Paris, éd. Pagnerre, p. 210).
  • 14
    « Porte tes habits de fête en tout temps, n’oublie pas de te parfumer la tête. » (La Bible, Ancien Testament, L’Ecclésiaste, chap. 9, verset 8, trad. officielle liturgique).
  • 15
    « […] la première loi de qui veut avoir la mode est d’inventer les formes d’habits à la fois les plus élégantes et les plus commodes. » (Eugène RONTEIX, Manuel du Fashionable, 1829, Paris, éd. Audot, p. 47).
  • 16
    « Qu’une tenue de travail soit, dans la mesure du possible, réservée au travail, est-ce si difficile à admettre ? » (Edmonde CHARLES-ROUX, Guide du savoir-vivre, 1965, Paris, éd. Grasset, Habillement, p. 89).
  • 17
    « On invite à un bal au moins quinze jours d’avance. Il faut bien ce temps à une femme pour préparer, combiner sa toilette, aujourd’hui que tout est si compliqué dans l’ajustement. » (Baronne STAFFE, Usages du monde. Règles du savoir-vivre dans la société moderne, 24e éd., 1891, Paris, éd. Victor-Havard, p. 338).
  • 18
    « Pourquoi ne l’avoir pas gardée [sa vieille robe de chambre] ? Elle était faite à moi ; j’étais fait à elle. Elle moulait tous les plis de mon corps sans le gêner ; j’étais pittoresque et beau. L’autre, raide, empesée, me mannequine. Il n’y avait aucun besoin auquel sa complaisance ne se prêtât ; car l’indigence est presque toujours officieuse. Un livre était-il couvert de poussière, un de ses pans s’offrait à l’essuyer. L’encre épaissie refusait-elle de couler de ma plume, elle présentait le flanc. On y voyait tracés en longues raies noires les fréquents services qu’elle m’avait rendus. Ces longues raies annonçaient le littérateur, l’écrivain, l’homme qui travaille. À présent, j’ai l’air d’un riche fainéant ; on [ne] sait qui je suis. » (Denis DIDEROT, Regrets sur ma vieille robe de chambre, 1772, Paris, aux dépens des éditeurs de l’Encyclopédie, pp. 5-6).
  • 19
    « Sous son abri, je ne redoutais ni la maladresse d’un valet, ni la mienne, ni les éclats du feu, ni la chute de l’eau. J’étais le maître absolu de ma vieille robe de chambre ; je suis devenu l’esclave de la nouvelle. » (Denis DIDEROT, Regrets sur ma vieille robe de chambre, 1772, Paris, aux dépens des éditeurs de l’Encyclopédie, p. 6).
  • 20
    « Short : strictement réservé à la plage, au bateau, au camping. Faire du tourisme, visiter une ville, s’asseoir au café dans cette tenue est indigne de tout occidental civilisé. » (Edmonde CHARLES-ROUX, Guide du savoir-vivre, 1965, Paris, éd. Grasset, Short, p. 185).
  • 21
    « Je vous recommande surtout d’assortir votre toilette à votre âge, car rien n’est plus ridicule qu’une femme de cinquante ans mise comme une jeune personne, si ce n’est une jeune fille habillée comme une vieille femme. » (Louis VERARDI (pseudo. de Pierre Boitard), Manuel du bon ton et de la politesse française. Nouveau guide pour se conduire dans le monde, 1883, Paris, éd. Passard, p. 100).
  • 22
    « Certaines femmes s’imaginent qu’elles se rajeunissent beaucoup en adoptant la manière de s’habiller des jeunes personnes. » (Vicomte DE MARENNES (pseudo. d’Eugène Chapuis), Manuel de la femme et de l’homme comme il faut, 1855, Paris, éd. Librairie nouvelle, pp. 63-64).
  • 23
    « La parure de la femme et le vêtement de l’homme doivent toujours être en harmonie avec la position, le rang, la fortune. / Trop de simplicité peut faire accuser d’avarice. / Trop de luxe peut faire taxer d’imprévoyance ou de sotte vanité. » (Paul BURANI, Guide-manuel de la civilité française, 1879, Paris, éd. Le Bailly, p. 101).
  • 24
    « La tenue vestimentaire adoptée par les députés dans l’hémicycle doit être neutre et en adéquation avec la solennité des lieux. À ce titre, elle doit rester convenable et non détendue ni, a fortiori, négligée. Est ainsi, par exemple, prohibé le port du short ou du bermuda. Pour les hommes, le port de la veste est obligatoire, celui de la cravate recommandé. / La tenue vestimentaire ne saurait être, par ailleurs, le prétexte à la manifestation de l’expression d’une quelconque opinion : est ainsi notamment prohibé le port de tout signe religieux ostensible, d’un uniforme, de logos ou messages commerciaux ou de slogans de nature politique. » (Instruction générale du bureau de l’Assemblée Nationale, article 9 (Tenue en séance), modifié le 9 nov. 2022).
  • 25
    Dictionnaire de l’Académie française, 9e éd., Apparence, 1.
  • 26
    Dictionnaire de l’Académie française, 9e éd., Apparence, 2.
  • 27
    Dictionnaire de l’Académie française, 9e éd., Apparence, 3.
  • 28
    « […] dans le costume, on imprime un cachet de gravité ou de légèreté en mettant plus ou moins d’ornements et d’ampleur, soit aux pieds, soit à la tête. / C’est d’après ce principe que la robe magistrale, que le manteau royal furent toujours vastes, amples et traînants. » (Vicomte DE MARENNES (pseudo. d’Eugène Chapuis), Manuel de la femme et de l’homme comme il faut, 1855, Paris, éd. Librairie nouvelle, p. 50).
  • 29
    « Potentiellement, le costume est lourd de signification, dans sa forme, sa couleur ou ses ornements. C’est pourquoi, dans la grande tradition de l’utopie, certains révolutionnaires rêv[ai]ent d’imposer un habit uniforme aux enfants, et à terme, pourquoi pas, à tous les citoyens. » (Frédéric ROUVILLOIS, Histoire de la Politesse de 1789 à nos jours, 2008, Paris, éd. Flammarion, coll. Champs histoire, p. 47).
  • 30
    « L’habillement est un langage, l’origine du fil, la forme des pièces, les couleurs du tissage sont expressives. » (Corina COMBET-GALLAND, « Heureux ceux qui sont nus. Petite éthique du vêtir et du dénuder », Revue d’éthique et de théologie morale, 2008/4, n°252, pp. 9-27, spéc. p. 16).
  • 31
    « On doit donc se précautionner contre les taches, et ne pas exposer ses habits à être souillés faute de les porter avec attention. » (ANONYME, Petite civilité chrétienne ou Règles de la bienséance, 1834, Paris, éd. Hachette, Didot & Dupont, p. 32).
  • 32
    « Le costume est tellement caractéristique, que jusqu’aux détails qui le composent sont devenus emblématiques. De là le langage des fleurs et celui qu’on prête aux couleurs. » (Vicomte DE MARENNES (pseudo. d’Eugène Chapuis), Manuel de la femme et de l’homme comme il faut, 1855, Paris, éd. Librairie nouvelle, p. 57).
  • 33
    « Nos abbés, nos religieux, nos moines, nos chanoinesses ont conservé la mode de se ceindre les reins ; mais on est loin de penser aujourd’hui que la ceinture oblige à l’abstinence ; il faut qu’on en ait une idée bien contraire, puisque toutes les dames ont une ceinture pour se parer. » (François-Amédée DOPPET, Traité du fouet, 1788, [pas d’éditeur], p. 42).
  • 34
    « Le costume exprime tour à tour la richesse, la prétention, la coquetterie, l’austérité, la modestie, c’est-à-dire qu’il a son caractère. » (Vicomte DE MARENNES (pseudo. d’Eugène Chapuis), Manuel de la femme et de l’homme comme il faut, 1855, Paris, éd. Librairie nouvelle, pp. 49-50).
  • 35
    « L’habit ne fait pas le moine… c’est vrai ; mais il le fait respecter. » (Paul BURANI, Guide-manuel de la civilité française, 1879, Paris, éd. Le Bailly, p. 97).
  • 36
    « L’habit, je l’ai dit ailleurs, ressemble à la tragédie classique : on n’y triomphe que par la noblesse du style et la profondeur des sentiments. » (Jacques BOULENGER, « Les manteaux », Gazette du bon ton. Arts, modes & frivolités, 1913, Tome 2, pp. 365-368, spéc. pp. 365-366).
  • 37
    « Jamais un homme de bon sens ne se fait remarquer par l’excentricité de son costume. » (Louis VERARDI (pseudo. de Pierre Boitard), Manuel du bon ton et de la politesse française. Nouveau guide pour se conduire dans le monde, 1883, Paris, éd. Passard, p. 95).
  • 38
    « Les vêtements doivent être conformes au goût du plus grand nombre. Sans se rendre esclave des modes du jour et sans les rejeter avec dédain, on doit les suivre de loin et se mettre selon son état [s’habiller selon ses moyens et son statut], sans recherche et sans affectation. » (Abel GOUJON, Manuel de l’homme du bon ton ou Cérémonial de la bonne société, 1821, Paris, éd. Audin & Parmantier, p. 27).
  • 39
    « Soyez toujours parfaitement chaussée. Dans le [grand] monde on peut transiger sur beaucoup d’objets de parure, mais jamais sur la propreté de la chaussure. / La femme la plus élégamment mise ressemblera toujours à une souillon si elle est mal chaussée. » (Louis VERARDI (pseudo. de Pierre Boitard), Manuel du bon ton et de la politesse française. Nouveau guide pour se conduire dans le monde, 1883, Paris, éd. Passard, p. 98).
  • 40
    « Avant de quitter notre chambre, nous nous assurerons que rien ne manque à notre toilette, que tout y est dans l’ordre le plus parfait, et une fois dehors, nous ne nous occuperons ni de nos vêtements, ni de notre coiffure. » (Mme DE NOGENT, Catéchisme du bon ton et des usages du monde, 1886, Paris, éd. Fetscherin & Chuit, p. 68).
  • 41
    « La coupe et la couleur des vêtements, l’équilibre du corps, la façon de marcher, tout peut servir à la manifestation d’une personnalité artistique. » (Okakura KAKUZO, Le Livre du Thé, 1906, Paris, éd. André Delpeuch [1927], pp. 149-150).
  • 42
    « Car il ne faut pas croire que ces toilettes d’enfant sage et ces airs réservés, qui touchent, sur ces documents anciens, comme des grâces d’un autre âge, aient impliqué fadeur ou raideur. Contrairement à ce que certains croient, le conformisme du vêtement n’entraîne pas celui du cœur, il s’en faut ! Jeanne au bracelet d’argent était, je le sais, beaucoup plus rebelle, et audacieuse, et passionnée, que sont nos filles en blue-jeans. Son petit tablier à carreaux ne l’a pas empêchée de se montrer inflexible, ni ses yeux joliment baissés de cacher une ardeur secrète. » (Jacqueline DE ROMILLY, Jeanne, 2011, Paris, éd. de Fallois, p. 12).