Comment boire un bon champagne

1. Pour boire du champagne, il n’est pas nécessaire de le produire soi-même, même si alors, il a infiniment meilleur goût. On pourra se contenter d’en acheter une bouteille ou, plus agréable, de se la faire offrir…

Profiter du million de bulles que contient chaque verre passe par un cérémonial quasi-religieux, à la hauteur de l’enjeu : déguster ce qu’en la matière, le monde compte de meilleur.

1. La température de service

2. Il faudra s’assurer de le servir à bonne température et dans des verres adéquats. Le champagne se boit frais, entre 6 et 12°C. Cette température permettra une bonne explosion des saveurs en bouche, tout en en conservant le mordant.

Boire le champagne frappé (4°C ou moins) est une hérésie : ses arômes ne sauront plus s’exprimer. Le champagne repose sur une tradition et des savoir-faire séculaires qui exigent qu’on le déguste dans les meilleures conditions.

La règle est ainsi de boire bien frais (de 6 à 8°C) un champagne jeune, de boire frais (de 8 à 10°C) un champagne millésimé, et de boire moins frais (de 10 à 12°C, voire 14°C) un très vieux champagne.

La fraîcheur sied parfaitement, en effet, aux champagnes vifs, bruts, secs, un peu agressifs, voire exubérants puisque la fraîcheur fait ressortir les bulles et l’acidité, tout en cassant la trop grande puissance de l’alcool.

En revanche, une température plus douce mettra mieux en valeur les champagnes amples, opulents, complexes et plus gras. Dans tous les cas, mieux vaut servir le champagne un peu trop frais : il se réchauffera vite dans le verre.

2. L’ouverture de la bouteille

3. La bouteille doit être ouverte avec précaution. Commencez par ôter le muselet en dépliant la petite boucle de fil de fer, en la faisant tourner pour détordre le fil et pouvoir l’enlever tout à fait. Ôtez également la capsule en métal.

Puis, placez votre main gauche (ou droite, si vous êtes gaucher) sur le bouchon, attrapez le corps de la bouteille avec votre main droite (ou gauche, le cas échéant), inclinez la bouteille à 45° et commencez tout doucement à faire tourner le bouchon dans la bouteille.

Vous devez, durant toute la phase d’extraction du bouchon, maintenir fermement la bouteille : le bouchon, sous l’effet de la pression, risque de sauter et le contenu de la bouteille se répandrait sur le sol.

L’ouverture d’une bouteille de champagne suppose donc de la douceur et de la fermeté, l’idéal étant d’ôter le bouchon sans qu’il ne saute, afin ne pas choquer le vin. Très exceptionnellement, pour fêter un événement particulier, on fera sauter le bouchon en un « plop » réjouissant.

3. Le service du champagne

4. Ensuite, on versera le champagne dans les verres, à nouveau avec grande précaution. Deux types de verre peuvent être utilisés : la coupe ou la flûte, la première étant la plus évasée (et la plus prétentieuse).

On préfèrera la flûte, plus élégante, et qui préserve mieux la bulle, la fraîcheur et les arômes. La coupe conduirait à une plus grande dispersion du gaz carbonique, dissipant l’effervescence du liquide et le réchauffant inopportunément.

Pour verser le champagne correctement, il faut incliner le verre à 45° et verser tout doucement, en continu, sur la paroi interne du verre : le champagne versé perpendiculairement au verre ferait monter la mousse très vite et il faudrait attendre pour finir de servir le verre.

4. La dégustation du champagne

5. À l’instar des autres alcools élaborés, le champagne se déguste en trois temps. Premièrement, regarder : en admirer la robe, la couleur, la finesse de la bulle… Deuxièmement, sentir : respirer le champagne, en percevoir les nuances, reconnaître certaines notes florales.

Troisièmement, goûter : boire une petite gorgée pour s’habituer à l’alcool et la sentir, fraîche, passer dans son gosier, puis prendre une gorgée plus large et la mâcher en bouche, éventuellement en faisant passer un mince filet d’air – par une très légère aspiration – pour révéler la subtilité des arômes.

Les plus mélomanes tendront l’oreille au-dessus de leur flûte pour écouter le doux pétillement des bulles en une sorte de « pschitt » étouffé mais constant.

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